Loch Lurgainn House
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 La Cabane du Jardinier

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Loch Lurgainn House
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Loch Lurgainn House


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MessageSujet: La Cabane du Jardinier   La Cabane du Jardinier EmptySam 23 Juil - 1:15

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Owen Burnett
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Owen Burnett


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MessageSujet: Re: La Cabane du Jardinier   La Cabane du Jardinier EmptyJeu 26 Avr - 17:43

[Les Alentours - Le Vieux Moulin - La Rivière]

Owen poussa la petite porte de bois qui s'écarta avec un grincement. Il se cogna en se baissant pour entrer à côté d'Elizabeth, et étouffa un juron. Il assit la jeune femme d'autorité sur le tabouret qu'il vit au premier coup d'oeil.

« Voilà, il fait meilleur ici, n'est-ce pas ? »

Le soleil entrait par la porte laissée ouverte, ainsi que par les petits fenêtres carrées qui perçaient la maisonnette. La lumière cependant restait parcimonieuse, et l'ombre reposait les yeux. Il espéra que Mrs Archer ne trouverait pas étrange son initiative. Il avait agi d'instinct, parce que le cadre fermé, l'obscurité, lui semblaient apaisants, comme pour contrer l'ivresse des grands espaces qu'il ressentait lui-même parfois. Il aima l'odeur de terre, de bois et d'herbe coupée qui habitait le lieu.

Après s'être assuré que la jeune femme ne basculerait pas de son siège de fortune, il fit un pas vers le fond de la cabane. A côté des outils de jardinage, dont certains conservaient un peu de terre sur le manche, il avisa un arrosoir de fer-blanc donc il versa le contenu d'eau dans une bassine sans doute destinée à laver les mains du jardinier après son travail. Il la posa sur la petite table à côté de Mrs Archer, recula d'un pas et se pencha un peu pour être à sa hauteur:


« Voulez-vous vous rafraîchir un peu ? Les premiers soleils de printemps sont impitoyables... » commenta-t-il d'un ton léger.

Il se redressa et se tourna légèrement pour faire face à la porte au-delà de laquelle s'étiraient des dizaines de fleurs minuscules. Le jardin de ce côté-ci était plus sauvage.


« Nous sommes dans le domaine des Chattan. Leur résidence est par là... » Il fit un geste en direction du manoir. « Lorsque vous vous sentirez mieux, nous irons chercher votre mari là-bas; il est probable qu'il s'y soit rendu. »

Il reporta son regard sur Elizabeth. Il lui sembla qu'elle reprenait quelques couleurs, mais peut-être était-ce le changement de luminosité.
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Elizabeth Archer
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MessageSujet: Re: La Cabane du Jardinier   La Cabane du Jardinier EmptyJeu 26 Avr - 20:13

[La rivière]

De ce qui avait accompagné son malaise, Elizabeth gardait une sensation floue de couleurs et d'odeurs éparses, l'éclat d'une voix non familière et une main sûre calée sous elle. Elle n'avait opposé aucune résistence à l'entreprise attentionnée du Capitaine. Et bien sûr, la jeune femme éprouvée n'avait rien entendu de ses confidences.

Lorsqu'elle recouvra ses esprits, elle se trouvait assise de travers sur un minuscule tabouret de bois au beau milieu d'une cabane qui dégageait une forte odeur de terre et de bois moisi. La campagne. Et puis il faisait plus frais aussi. Le printemps.

Elle tourna ses grands yeux affolés dans ceux du courageux gaillard qui l'avait portée jusque là, s'apprêtant à lui exprimer toute sa gratitude. Il avait posé face à elle une bassine d'eau trouble, machinalement elle tira sur le carré de tissu qu'elle tenait habituellement noué à son poignet. Puis , sans réfléchir, la jeune femme mouilla le bout de son mouchoir dans la vasque de fortune et s'humidifia le front avec.

La nausée l'avait quittée, son coeur ne se serrait plus. Elle trouva ses sels de son autre main et s'empressa de respirer longuement le petit tube métallique aux vertus énergisantes. Liz était enfin disposée à répondre. Elle murmura alors :


"Merci Monsieur..."

On aurait presque cru entendre une petite fille tant la voix était fluette, et le regard penaud. Elle secoua un peu la tête. Tout en refermant son flacon de sels, Elizabeth demanda:

" Ces Chattan, sont-ils des amis à vous ?"

Question naïve, mais Liz n'avait pas écouté une seule des réponses de son vis-à-vis avant son étourdissement. Maintenant qu'elle avait retrouvé pleine possession de son corps, elle s'animait. Elle continuait de tapoter ses tempes avec le mouchoir humide. Maverick ?

"Vous avez sûrement raison. Mon époux est un scientifique, c'est sans doute naturellement que ses pas l'auront mené à la demeure des... Chattan ?" La jeune femme leva les yeux en sa direction, à la manière un élève s'assurant qu'il ne dit pas de bêtise : "Maverick est chirurgien de bataillon, il raisonne comme tous les hommes de sa profession : avec intelligence !" Elle eut un rire amer, cassant :"Nous, les femmes, nous sommes des ânes !"

Sur cette confidence tout à fait inapropriée elle plongea subitement sa main dans l'eau de la bassine et s'innonda copieusement le visage. Son chignon était totalement défait, et maintenant ses boucles encadrant son front gouttaient. Oui, comme cela, elle se sentait mieux.

"Merci, Monsieur, cet endroit est merveilleux !"

Est-ce qu'elle venait vraiment de prononcer ces mots ? Elle n'en était pas sûre !
Elizabeth venait de se voir prononcer cela, comme elle voyait Owen, elle s'était vue de dos, comme si tout à coup elle était quelqu'un d'autre qui se tenait au fond de la cabne. Ce n'était pas un bon présage pour la nuit à venir... Battant rapidement des paupières, la jeune femme s'aspergea de nouveau :


"Dieu qu'il fait chaud !"
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Owen Burnett
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MessageSujet: Re: La Cabane du Jardinier   La Cabane du Jardinier EmptyJeu 26 Avr - 23:35

« Ah mais non. Comme je vous l'ai dit, je suis arrivé hier, un peu par hasard. Je ne les connais que bien peu... » répondit-il lorsqu'elle l'interrogea sur les Chattan.

Un point positif, c'était que la jeune femme semblait réellement aller mieux. Il la regarda un moment humidifier ses tempes, et son regard s'éclaira lorsqu'elle évoqua le caractère scientifique de son mari. C'était exactement ce qu'il lui fallait. Pas un illuminé de l'ordre des Trois Clous ou autre, pas un énigmatique Chattan, pas une professionnelle de l'esquive mondaine. Un scientifique. Un esprit rigoriste. Un... Oh mais non, pourquoi un médecin ? Une moue de dépit se forma sur les lèvres d'Owen. Bon, un chirurgien de bataillon. De bataillon ? Un chirurgien en tout cas. Si un médecin traditionnel n'inspirait strictement aucune confiance au Capitaine, il admirait bien un peu les chirurgiens. Il se consola. Un chirurgien ferait l'affaire.

L'anniversaire de mariage ne devait pas être idyllique, ainsi qu'il l'avait prédit. L'amertume, la rancune qui teintaient explicitement la dernière réflexion de Mrs Archer ouvraient des perspectives psychologiques intéressantes.


« Des ânes ? Mais non voyons. » protesta-t-il un peu inutilement, mais avec bonne volonté.

*Non pas des ânes, mais des êtres bien plus complexes, en vérité...*

Il poussa un soupir. Sa pensée fut immédiatement validée par le geste d'Elizabeth qui suivit. Il haussa des sourcils surpris en considérant le visage dégoulinant de sa petite protégée, et fut pris d'un terrible soupçon. Cette chère Mrs Archer avait-elle toute sa tête ?

« Vous trouvez vraiment qu'il fait si chaud ? » interrogea-t-il d'une voix où pointait l'inquiétude.

Il chercha du regard quelque chose pour arranger cela, mais il ne voyait pas vraiment ce qu'il aurait pu faire. Il était loin d'être frileux, et ne souffrait pourtant pas d'une chaleur excessive. Il faisait bon, certes, mais pas au point de justifier de telles aspersions... Son regard tomba sur un petit rosier encore en pot, qui attendait, en recevant le soleil sous l'une des fenêtres, qu'on veuille bien le planter.


« Oh regardez... » Il s'approcha de l'arbuste en puissance, effleura la tige. « Bientôt il sera haut. Ses tiges seront souples et gracieuses. Elles offriront quantité de fleurs roses et odorantes... »

Il s'écarta soudain. La diversion improvisée rappelait des souvenirs de roseraie, de salle à manger ensoleillée et de baiser. Il s'ébroua.

« Vous me direz quand vous serez prête à y aller, n'est-ce pas ? »

Il se retourna vers Elizabeth. Ses boucles mouillées collaient à son front, et il eut envie de rire. Il marcha pour s'en empêcher, et vint s'appuyer à la petite table.

« Donc vous êtes de voyage. Mais résidez-vous par ici, ou pas du tout ? Je vous verrais... Attendez... Je vous verrais bien à... »

Il plissait les yeux, concentré, repassant dans sa tête toutes les villes de Grande-Bretagne qu'il connaissait. Un air surpris se dessina néanmoins sur son visage.

« Ah non, je ne sais pas. Je donne ma langue au mousse. »
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Elizabeth Archer
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MessageSujet: Re: La Cabane du Jardinier   La Cabane du Jardinier EmptySam 28 Avr - 19:10

Tiens donc, lui aussi était un visiteur en déroute ? Il avait parlé du pont, elle en était presque sûre maintenant. Avec une obscure anecdote sur des oiseaux vengeurs. Comme les voix ? C’était surnaturel, cauchemardesque. Il faisait jour, et frais, pas de quoi s’affoler, ils étaient à l’abri. Reprenant le contrôle de ses émotions, la jeune femme répondit alors : « Mais, qui sont ces Chattan alors ? Si vous n’êtes pas du coin, comment les connaissez-vous ? »

Il lui sembla que l'homme avait mal interprété ses dires sur sa condition, aussi elle préféra justifier son amertume en ajoutant ceci, en écarquillant grand les bras pour exagéré sa pensée formatée :

« Des ânes ! C'est ainsi que nous sommes faites, non ? Oh, Maverick ne se permettrait jamais de me le faire entendre ! Mais j'ai compris que nous ne sommes bonnes qu'à attendre, puisque je suis une femme ! Les épouses sont programmées ainsi, Monsieur, il leur faut aimer et... prendre leur mal en patience ! Mais je ne peux me plaindre, Mav' est le plus merveilleux des époux... »
Son regard se troubla un peu. Elle se souvenait du ton dur et impérieux, de la main serrée tel un étau autour de son petit poignet. Mauvais souvenir conjugal, sans doute le premier. Mauvais présage ? Même en y mettant toute la mauvaise volonté du monde, Liz n'aurait pu se résoudre à cette idée jugée ridicule. Au fond d'elle cependant, elle savait qu'elle le lui ferait payer, encore et encore.

« Non, cela va mieux maintenant, merci... » Elle secoua de nouveau la tête, un sourire fendu jusqu'aux oreilles, les gouttes perlant ça et là sur son corsage. C'était délicieux. Elle s'enveloppa douillettement dans son châle et continua d'un ton volontiers plus assuré. « Etant de fragile constitution, je suis sujette à ce genre de... elle chercha le mot le plus approprié, et le plus évocateur : « déconfort, hélas, trop souvent... » D'où les sels, jamais trop loin.

Son regard balaya la pièce, cet endroit lui rappelait l'entrepôt du jardinier du domaine familial. Elle ferma les yeux, oui, c'était la même odeur de terre mouillée, de feuilles écrasées, de chlorophylle en décomposition. Un petit sourire énigmatique naquit sur ses lèvres et elle suivit des yeux l'évolution de son vis-à-vis au travers de la pièce. Il était d'une délicatesse sans nom à son égard. Comme Père, encore. Les roses, il voulait qu'elle regarde les roses ! Non, Père ne lui aurait jamais demandé cela, il connaissait, lui, la sainte horreur qu'elle avait des épines, des ronces, de tout ce qui pique, griffe, attaque... Ses cauchemars lui suffisaient, nul besoin et aucune envie d'admirer cette hérésie de la beauté. Comme elle était tout à fait maîtresse d'elle même, et en bonnes dispositions, elle se contenta d'une petite moue dédaigneuse :

« Je préfère les orchidées, les roses sont d'un commun ! »

Etrange contraste que cette voix soudain atone face au sourire débonnaire et plein d'assurance du marin. Tandis que celui-ci s'éloignait du rosier, à son grand soulagement, elle ponctua cette conversation d'un petit soupir :

« Toutes les femmes n'aiment pas qu'on leur en offre, vous savez... »

Alors qu'elle s'était enquise de remettre son chignon en place, tirant sur les épingles avec adresse et minutie, le capitaine s'intéressa à ses origines. Elle eut un petit rire amusé en le voyant ainsi chercher son lieu de résidence. C'était un curieux personnage, il l'amusait maintenant. Et cette gentillesse toute paternelle à son égard, c'était ménager son amabilité...

« Ne cherchez pas plus longtemps, Monsieur, mon mari et moi sommes établis dans la banlieue londonienne. »

Elle marqua une pose, puis s’enquit d’en connaître davantage sur ce Monsieur dont le nom lui échappait :

« Vous avez parlé d’un mousse, se pourrait-il que vous soyez dans la Marine ? »
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Owen Burnett
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MessageSujet: Re: La Cabane du Jardinier   La Cabane du Jardinier EmptySam 28 Avr - 23:41

Mrs Archer s'était lancée dans un exposé sur l'infériorité féminine. Son histoire de programmation des sexes surprenait Owen par son caractère spontané. La place de la femme... En deux jours, voilà qu'il y était confronté à plusieurs reprises. La femme... Jusqu'à présent, il ne la voyait qu'à travers les épouses de ses compagnons, indépendantes car seules, et les filles qui s'offraient à eux pendant les escales, indépendantes car libres. Le statut de l'épouse traditionnelle lui restait étranger.

« Je ne suis pas tout à fait d'accord, il me semble... Mais vous trouverez chez les Chattan une bien meilleure ambassadrice à ce sujet ! » conclut-il avec un sourire amusé. Miss Windfield sauterait sans doute sur l'occasion de défendre ses idées et de conquérir une nouvelle âme.

Curieusement, telle qu'il avait perçu Elizabeth, il l'aurait plutôt vue se complaire dans l'idée que les hommes offrent des roses aux femmes, et que cela est très bien. L'argument qu'elle lui opposa cependant lui arracha un froncement de sourcils. S'il avait dû fouiller dans son esprit à ce moment, il aurait sans doute avoué que l'attaque touchait la corde sensible. La rose avait acquis, depuis la veille, un statut intouchable.

« Lire Shakespeare, c'est également d'un commun... Ce n'est pas pour cela qu'il faut en nier la qualité, il me semble. » répliqua-t-il en haussant les épaules.

Quant aux mots lâchés dans un soupir tout féminin, il les balaya aussi vite, avec un sourire aimable.


« Cela tombe bien, je ne tiens pas à en offrir à toutes les femmes. »

*Auras-tu seulement l'occasion d'en offrir à une seule, vieille godiche ?*

« Londres, vraiment ? C'est d'un commun... »

Il éclata d'un rire bonhomme, effaçant toute acidité qu'aurait pu contenir la réplique pour ne garder qu'un humour poli. Rire qui cessa avec la question qu'elle lui posa. Ma parole, elle n'écoutait donc rien ? Il envoyait régulièrement bouler ses hommes qui le faisaient répéter. Il détestait répéter. Une fois, l'impatience se transformant vite en colère, il avait fait voler à travers la cabine son presse-papier, son beau presse-papier doré, lorsque Bob Adams ne voulait décidément rien comprendre à ses explications cartographiques... Le presse-papier avait résisté, Bob Adams n'avait toujours pas compris... Bref.

Là, il s'efforça néanmoins de ne pas se formaliser de la distraction d'Elizabeth et reprit d'un ton courtois:


« Je vois que vous êtes perspicace, Madame. Je suis marin, tout à fait, capitaine de vaisseau pour être exact. »

Une expression lui revint en mémoire.

« Votre époux est chirurgien de bataillon, m'avez-vous dit ? Nous aurions pu avoir l'occasion de nous rencontrer... Maverick Archer est un nom que je ne crois pas connaître, toutefois... »

Cela tournait à l'impasse. Par une ressource aux ressorts étranges mais bien pratiques, une question de Mrs Archer se présenta à lui.

« Pardon, vous m'interrogiez sur les Chattan je crois... Comme je vous l'ai dit... »

*Et redit, bon sang !*

« ... nous ne sommes pas intimes. Ils ont eu l'amabilité de m'accueillir pour la nuit, mais notre rencontre date d'hier... Beaucoup de monde semble d'ailleurs échouer dans leur propriété ces jours-ci... » ajouta-t-il, songeur.
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Moira Toirdhealbhach
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MessageSujet: Re: La Cabane du Jardinier   La Cabane du Jardinier EmptyMar 21 Aoû - 19:02

Si Elizabeth et Owen avait été attentif à tous les petits bruits de l'extérieur, ils auraient sans doute entendu un petit pas léger sur les graviers. Et si Moira avait été attentive aux bruits de l'intérieur elle aurait sans doute entendu la conversation.

Mais Moira était concentrée sur la liste de choses qu'elle avait à faire, et pour l'instant, c'était "ramasser des légumes". Or pour cela, comme elle était seule et pour que cela aille plus vite, elle avait besoin d'une brouette. Or une brouette, il y en avait une dans la cabane du Jardinier.

Ce qui fait que de son petit pas de souris pressée elle était arrivée à la cabane.
La porte était ouverte, ce qui était étrange, mais Moira n'y prêta pas grande attention. Le jardinier avait du être inattentif une fois de plus. Elle entra donc avec entrain battant des paupières pour s'habituer à l'obscurité.


"Alors..."

Mais ce qui lui sauta aux yeux ne fut pas la forme de la brouette, mais celle de deux humains, un homme et une femme. La femme avait le visage mouillé et était en train de refaire son chignon.

Moira, en jeune fille avertie de la campagne savait ce que cela signifiait que de trouver des gens dans une cabane de jardinier en train de rajuster leur tenue.

Elle rougit subitement jusqu'à la racine des cheveux et se précipita sur la brouette en faisant tout pour ne pas regarder les deux personnes.


"Je suis désolée ! vraiment désolée ! je ne savais pas que... enfin je veux dire, si j'avais su, je serais pas entré. Je voulais pas... Je prends juste la brouette, je pars, je pars..."

En disant cela, elle s'était précipité sur la brouette. Son embarras et son envie de sortir le plus vite possible se voyaient clairement dans ses gestes désordonnées.
En cherchant à débloquer la brouette, elle fit tomber une série de pelles, poussa un petit cri en rentrant la tête dans les épaules, puis repoussa l'objet de sa convoitise, cogna le coin de la porte, réussit à faire un demi-tour et tenta de tirer la brouette en arrière pour lui faire passer la porte tout en récitant une litanie de
"Je m'en vais, je m'en vais..."

Mais à vrai dire la brouette était assez grande et très lourde et Moira avec beaucoup de mal.
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Owen Burnett
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MessageSujet: Re: La Cabane du Jardinier   La Cabane du Jardinier EmptyMar 21 Aoû - 19:55

Une silhouette s'encadra à contre-jour dans le chambranle de la porte. Une petite silhouette menue. Owen reconnut la jeune servante qui avait servi le petit-déjeuner. Il se redressa et fit un pas vers elle.

« Ah, Mademoiselle, vous tombez à pic. Est-ce que vous auriez vu... ? »

... Monsieur Archer ?
Mais pourquoi diable s'agitait-elle ainsi, tout à coup ? Dans le désordre de ses mots bredouillés, Owen finit par en comprendre certains, puis par comprendre tout court. Ce fut à son tour de sentir le rouge monter à son cou:


« Ah non mais non pas du tout... Ce n'est pas ce que vous croyez ! Madame Archer cherche son mari et je l'aide... Enfin, le soleil l'indisposait et... Mais ça va mieux, ça va mieux... Il n'y a rien. »

Cela ne semblait pas être l'avis de la fillette qui paraissait au comble de la gêne et s'empêtrait complètement. Après avoir suivi pendant quelques secondes sa bataille contre la brouette, il s'avança et la lui prit des mains brusquement. Sa gêne passagère avait cédé la place à une impatience dont il était coutumier.

« Ah mais vous allez vous y prendre correctement, oui ? »

Le Capitaine n'avait pas toujours un tact très développé, et il n'avait pas songé une seconde que la jeune fille effarouchée pouvait s'effrayer de sa voix grave qui paraissait énervée.

« Mais il est beaucoup trop lourd pour vous cet engin ! Où allez-vous comme ça ? »

Sa voix s'était radoucie. Il avait sorti la brouette sans difficulté et l'avait reposée sur ses pieds. Le soleil chauffait doucement l'air, contrastant avec la fraîcheur du cabanon. Le Capitaine ôta son chandail qu'il plaça sur ses épaules, et retroussa les manches de sa chemise jusqu'au coude, dévoilant des avant-bras hâlés. Tout en opérant, il s'était légèrement penché vers l'intérieur de la cabane:

« Je vous suis avec ceci, jeune fille. » Il désignait la brouette. « Ainsi que Madame Archer si elle le veut bien. Nous aurons plus de chance de trouver Monsieur Archer près du manoir. Vous n'avez pas croisé un homme cherchant son épouse, par hasard ? » demanda-t-il à Moira.

Et, empoignant les bras de la petite charrette, il attendit les instructions de la jeune fille.
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Moira Toirdhealbhach
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MessageSujet: Re: La Cabane du Jardinier   La Cabane du Jardinier EmptyDim 26 Aoû - 14:00

La voix énervée du Capitaine avait suscité chez Moira d'abord un nouveau cri, puis un fort rougissement, puis un grand calme. Elle venait de comprendre qu'il s'agissait d'un malentendu.

"Oh... Merci M'sieur. Je vais juste derrière là, pour les légumes..."

Elle tortillait son tablier très gênée de se faire aider par un invité. Ce n'était pas correct, mais c'était pratique. C'est vrai qu'elle était lourde, la brouette. Avec le jardinier qui était introuvable...

Elle avait conduit Owen derrière la cabane, dans le potager, et s'apprêtait à cueillir ce qu'elle voulait.


"Non, je n'ai pas vu de Monsieur Archer, ni de monsieur cherchant une dame..."

Elle se redressa brusquement, réalisant qu'il s'agissait de nouveaux arrivants.

"Ah ! Mais cela veut dire que ça fait deux personnes de plus ça ! Pff... ce n'est pas une auber..."

..ge ici. Moira s'arrêta brusquement, rougissante une fois de plus, alors qu'elle réalisait qu'Owen était là et qu'il était lui-même un invité.

"Enfin je veux dire, c'est bien, il y a du monde pour l'anniversaire de Mademoiselle. C'est bien. C'est pas grave si ça me fait plus de travail."

Bon, il y avait quand même une petite note de ressentiment dans la voix de la jeune servante sur les derniers mots, alors qu'elle se penchait vers les petits pois.
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Owen Burnett
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MessageSujet: Re: La Cabane du Jardinier   La Cabane du Jardinier EmptyJeu 30 Aoû - 22:54

Dans le potager, un pied sur le bord de la brouette et le corps appuyé sur cette jambe, observant la petite servante, Owen fut parcouru par un étrange sentiment. Très bref, certes, mais dépaysant. Il s'était senti chez lui. L'impression se dissipa vite.

« Vous êtes seule pour tout faire ici ? Ah mais c'est vrai que vous n'êtes que trois... C'est bien cela ? »

Ou quatre ? Et Emily Farquharson-Chattan ? Si la jeune femme était séquestrée, il fallait bien tout de même que quelqu'un lui apportât de quoi survivre...
Non ! Owen se gifla mentalement pour ne pas sombrer à nouveau. Il lui fallait oublier cette histoire, dans son entier.


« Je pars ce matin, avec Mrs Barlow normalement. Deux personnes en moins. » indiqua-t-il charitablement.

Il fronça néanmoins les sourcils:


« Voyez-vous souvent du monde ? N'est-il pas... étrange, qu'autant de personnes échouent ici, alors que cette maison est on ne peut plus isolée ? On dirait que quelque chose les attire... Oui je... »

Owen, bon sang ! Tu récupèreras ta lucidité en sortant. Mais pour cela il faut sortir. Il se redressa et ôta son pied de la brouette. Il serait volontiers parti à la minute même, mais la vue de la jeune fille penchée sur ses petits pois, remplissant sa brouette qui n'en serait que plus lourde à porter, l'en empêcha. Allons, il lui porterait ses légumes jusqu'à la maison, y laisserait aussi Mrs Archer, y récupérerait Mrs Barlow, et s'en irait. Oui.

Rasséréné par son plan d'action - les plus simples sont toujours les meilleurs -, il se sentit de nouveau serein et songea à profiter de l'instant pour discuter avec la fillette. Il regardait ses mains maigres agir avec habileté, son minois réservé. Quelque chose en elle lui plaisait.


« Vous semblez porter beaucoup d'affection à mademoiselle Chattan... Vous êtes ici depuis longtemps ? »
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