Loch Lurgainn House
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 La Falaise

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Loch Lurgainn House
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Loch Lurgainn House


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MessageSujet: La Falaise   La Falaise EmptySam 9 Juil - 0:22

La Falaise Falaiz6ea
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Alifax Scatterbrain
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Alifax Scatterbrain


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MessageSujet: Re: La Falaise   La Falaise EmptyLun 29 Mai - 0:03

Alifax sentait qu’il perdait pied. Non pas qu’il glissait de son étroit refuge de roche, mais mentalement. S’il se fiait à ses sensations, à ce qu’il voyait, il se trouvait quelque part accroché à une sorte de récif étrange sur une falaise surplombant l’étendue d’eau glacée qu’était le loch. Mais c’était impossible. Tout simplement impossible. Son esprit le lui répétait de façon continue. Mais pourtant, sous ses doigts, c’était bien un bloc de pierre glacé et humide qu’il sentait.

« Non. Non ! Ce n’est pas possible, je suis en train de délirer là. » murmura-t-il

En dessous de lui, le bruit du ressac, l’odeur de cette étendue d’eau, son instinct lui criaient que non, il ne délirait pas, et qu’à moins qu’il ne reprenne pied dans l’instant présent, oubliant ce qu’il prenait pour vrai jusqu’à cet instant pour se préoccuper uniquement de survivre, il allait s’écraser en contrebas sur les éperons rocheux qu’il pouvait apercevoir dans la clarté lunaire. L’homme prit une grande inspiration tout en fermant les yeux un moment, se recentrant pour ne pas céder à la panique qu’il sentait monter en lui. Ses mains devenues moites sous le coup de l’émotion, glissaient sur le mur naturel contre lequel il se serrait dans sa terreur.
Lui qui avait pensé qu’il n’y avait rien de pire que de vivre dans la déchéance et pauvreté crasse, s’apercevait que finalement, certaines choses, comme le fait que sa vie puisse s’écraser dans les flots noirs et s’y terminer, pouvait être bien plus effrayantes. Et cette constatation agit sur lui comme une sorte d’électrochoc, ces traitements que l’on utilisait à Bedlam sur les personnes troublées, et le réveilla.

En recouvrant son empire sur lui-même, un semblant de logique lui revint et il commença à observer autour de lui, tachant de voir où il se trouvait exactement, et ce qu’il pouvait faire pour s’en sortir. Dans un premier temps, il ne vit pas grand chose, il avait du mal à distinguer quoique ce soit, ou à comprendre ce qu’il voyait. Puis, peu à peu, à mesure qu’il récupérait tout son sang-froid, son esprit se remit à fonctionner et ce fut comme si un épais voile opaque s’était levé de devant ses yeux et tout lui apparut avec beaucoup plus de clarté. Ou presque. La nuit l’empêchait de savoir exactement où il était de toute façon, et la clarté lunaire n’offrait, en matière de lumière que bien peu d’aide…
Son esprit analytique prit le relais de ses observations et il calcula mentalement les chances de réussites de chacune des solutions possibles qu’il entrevoyait pour s’en sortir. Et la première chose qui lui vint à l’esprit était qu’il lui faudrait grimper. Et peut-être, avec un peu de chance, ses mains et ses doigts seraient assez agiles, assez forts pour l’empêcher de basculer dans le vide, qu’il ne s’assommerait pas contre la parois rocheuse, qu’il ne s’y briserait pas la nuque. La seconde chose qu’il envisagea, c’est qu’il lui faudrait au contraire, descendre et nager. Nager dans ses eaux sombres, sans savoir où aller, sans savoir si cette foutue falaise se terminait jamais, sans savoir si l’empreinte glaciale de l’eau sur sa chair n’allait pas tout simplement l’entraîner vers le fond et le noyer. La troisième et dernière, étrangement la plus simple et la moins dangereuse, ne lui vint qu’après tout le reste. Appeler à l’aide et qu’un hasard chanceux ne fasse qu’une âme esseulée se promènerait plus haut et trouverait le moyen de lui venir en aide.

Alifax rassembla alors ses forces et prit une grande inspiration avant de hurler de tout ses poumons, suppliant que l’on vienne à son secours. Mais il eut beau prier, conjurer, implorer, tempêter, crier, allant même jusqu’à invectiver le sort, personne ne lui répondit, aucune corde providentielle n’apparut dans son ciel de douleur, aucune aide d’aucune sorte ne vint le tirer de son marasme, de sa détresse.
Un soupir tremblant lui échappa et l’homme faillit un instant s’écrouler et laisser les évènements filer entre ses doigts, lâcher prise et se laisser engloutir. Peut-être serait-ce encore le moins douloureux. Que ce cauchemar finisse ici et maintenant. Et il ne pensait pas seulement à sa situation présente, mais à sa vie. Peut-être était-ce là une punition divine ? Un moyen d’expier ?
Mais l’instinct animal, tapi au fond de chaque être vivant ne voulut pas se laisser faire, et tel un animal embusqué aux tréfonds de la conscience d’Alifax, celui-ci releva la tête et se mit à rugir, prenant l’ascendant sur lui et l’obligeant à agir.
Dans un état second, il empoigna la falaise, chercha appui, et ignorant les pierres glissantes, ignorant les roches qui s’éboulaient parfois sous ses doigts, sous ses pieds, il se mit à gravir la pente. Il progressait lentement, mais le temps n’avait plus prise sur lui. Il voyait la scène, comme étranger à son corps, s’encourageant lui-même comme s’il n’était qu’un simple spectateur à un match de boxe. Car entre l’homme et la nature, c’était un match ou seul le plus entêté des deux vaincrait. Et à ce jeu là, la bête qui s’était animée dans l’âme d’Alifax fut la plus forte. Il gravit, escalada, glissa, franchit les écueils rocheux que lui opposait la falaise sans sourciller. Et il continua à gravir, encore et toujours, ignorant les secondes, les minutes, peut-être les heures qui s’égrainaient, ennemies intangibles qui rongeait peu à peu ses forces. Mais il refusait de s’arrêter, de souffler un peu, car il savait, il savait que si jamais il se posait ne serait-ce qu’un bref instant, il était perdu. Même ses mains, déchirées et douloureuses, amas de chair sanglantes, ne l’empêchèrent pas de poursuivre son ascension. Il était comme anesthésié à tout mal, à toute souffrance. Il ne pouvait s’offrir le luxe de laisser libre court à cette torture qui l’irradiait jusque dans ses entrailles. S’il baissait sa garde, il mourrait.
C’était simple.
Continuer ou arrêter.
Vivre ou mourir.
Puis, sans s’en rendre compte, il parvint enfin au sommet. Il était épuisé, à bout, et lorsqu’il s’aperçut qu’il voyait la fin de son calvaire, il faillit presque basculer. Et brusquement, il ne pouvait plus que s’accrocher à un morceau de caillasse, incapable de bouger, de franchir les derniers centimètres qui le séparait de la sureté.

C’est dans un effort surhumain qu’il parvint finalement à se basculer par dessus le rebord de la falaise, s’accrochant à tout ce qui pouvait lui servir d’encrage. Une fois en sécurité sur le bord du précipice, toutes ses forces l’abandonnèrent soudain et il s’écroula dans l’herbe humide. Il resta là un temps, soufflant, et hoquetant, les poumons en feu à cause de son ascension pénible. Puis, soudain, alors même qu’il comprenait qu’il était enfin hors de danger, le contrecoup s’installa et tout son corps se mit à trembler violement et son estomac se rebella et il fut saisit de haut-le-cœur brutaux qu’il ne pu contenir. Une fois soulagé, il se laissa choir de nouveau sur le dos, tachant de ne pas s’écrouler dans ses propres déjections.
Puis quand il parvint à réunir un peu d’énergie, il se traîna à quatre pattes, lamentable loque, un peu plus loin, vers l’abri négligeable de quelques buissons qui lui servirait de refuge contre les vents hostiles et gelés provenant du lac le temps qu’il récupère.
En redressant la tête, il vit au loin une maison. Ou plus exactement, une lueur qui provenait à n’en pas douter, d’une maison. Enfin peut-être. Il n’était pas sûr. Il n’était plus sûr de rien ce soir. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il respirait encore, et que bien qu’il souffrit le martyr, il avait apparemment encore un avenir. Mais pour l’instant, il s’en fichait en réalité. Tout ce qu’il voulait, c’était.. Dormir. Oui, dormir.
Une fois sous son asile de fortune, après avoir lancé un dernier appel au secours, il s’effondra de nouveau et s’évanouit pour de bon, le visage plongé dans un amas de feuilles mortes en pleine décomposition.
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Coleen Chattan-Warington
Héritière
Coleen Chattan-Warington


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MessageSujet: Re: La Falaise   La Falaise EmptyDim 2 Sep - 13:48

[Kiosque à musique]

Coleen avait jeté un dernier coup d'oeil à Lain quand la carriole s'était mis en route. Elle n'aimait pas le voir si préoccupé et elle était à peu près sûre qu'il y avait un rapport avec l'arrivée de tous ces étrangers.

Lorsque le kiosque ne fut plus en vue, la jeune fille regarda de nouveau devant. Il fallait maintenant présenter le domaine à deux jeunes femmes qu'elle ne connaissait à peine. Comme occupation, on avait fait plus réjouissant, surtout le jour de son anniversaire. Mais puisque Lain avait l'air d'y tenir, elle obéirait et ferait de son mieux.

Oh bien sûr, quand la carriole s'engagea dans la Grande Allée du Jardin, elle s'imagina Dinah en hôtesse, présentant le domaine et s'extasiant en longues descriptions enthousiastes. Coleen savait pertinemment que c'était la voix de Dinah qui serait le plus entendue en descriptions enthousiastes même si elle n'était pas l'hôtesse. Par conséquent, sachant que la jeune femme ferait le reste, Coleen se contentait d'indiquer les lieux, simplement.


"Un fois sortis, du jardin nous nous dirigeons vers la roseraie, visible depuis le jardin d'hiver du manoir."

Effectivement, la carriole longea bientôt la roseraie qui rassemblait une explosions de couleurs de pétales du rose pâle au rouge vif, en passant par le blanc pur et le jaune tendre. Le parfum des fleurs leur venait jusqu'à la voiture, délicate et puissante à la fois.

"Un peu plus loin se trouve le Pavillon des Chattan... Et de ce côté l'étang."

La carriole longea bientôt les berges fleuries de l'étang, frais, calme et reposant où flottaient quelques nénuphars. Coleen aimait bien venir ici. La jeune fille s'adressa au cocher et lui demanda de passer sur le petit pont qui enjambait l'étang.

"Ici s'arrête le domaine. Aux alentours nous trouvons essentiellement de la lande mais plus loin nous pourrons voir le lac."

La carriole suivit le chemin indiqué et traversa la lande sur une certaine distance, passant parfois non loin des Pierres Levées. Les rives du lac s'approchait mais Coleen se pencha vers le cocher pour lui demander de prendre le chemin adjacent. La carriole entama alors une légère montée sur une assez longue distance où Coleen ne dit plus rien, laissant à Dinah le choix de commenter le paysage si l'envie lui prenait.

Coleen adorait venir ici avec Doineann. La lande était un lieu parfaitement adapté pour laisser l'étalon galoper à sa guise, elle sur son dos, les cheveux dans le vent. La jeune fille sortit de sa rêverie quand la carriole s'immobilisa. Coleen se leva et s'aida de la main du cocher pour mettre pieds à terre. Lentement, elle s'avança dans l'herbe, ses bottines s'enfonçant entre les touffes, elle se dirigeait vers un endroit qui semblait avoir une ligne d'horizon bien nette et très proche.


"Et ici...nous sommes sur la falaise surplombant le lac."

Debout à deux mètres du bord de l'abrupt, une brise souleva ses cheveux noirs et son regard se perdit loin devant.
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